Perspectivia
Lettre1884_06
Date1884-05-14
Lieu de créationParis
AuteurFantin-Latour, Henri
DestinataireScholderer, Otto
Personnes mentionnéesEdwards, Ruth
Whistler
Cazin, Jean Charles
Berlioz
Dubourg, Victoria
Budgett, Sarah
Scholderer, Viktor
Lieux mentionnésLondres, Royal Academy of Arts
Buré (Normandie)
Paris, Salon
Londres, Grosvenor Gallery, 51a New Bond Street
Œuvres mentionnéesS The Last Chapter/ Letztes Kapitel (le dernier chapitre)
S Master of his horse
S Hermann Magnus, Esq.
F Portrait de Mme Léon Maître
F L'étude, pde, portrait de Sarah Budgett
F Nuit de printemps
F Nuit de printemps (ou le rêve du poète)
F L'anniversiversaire
F Étoile du soir, pour le Tannhäuser de Wagner
F Pour Harold de Berlioz
F Le paradis et la péri de R. Schumann
F Musique et Poésie
F Portrait de Sarah Budgett

[Paris]

14 mai 84

Mon cher Scholderer,

Voilà bien longtemps que je veux vous écrire et que cent choses m’en empêchent. Du Salon ici, j’ai peu de choses à vous dire. Vous êtes si mal placé que vraiment cela ne peut vous être utile.Scholderer, The Last Chapter / Letztes Kapitel, B.225. N’en soyez pas fâché et continuez à exposer. Madame Edwards nous a écrit que vous aviez deux tableaux à l’Academy.Scholderer, Master of his Horse, B.237 et Hermann Magnus, Esq., B.238. En êtes-vous content, vous avez su ma mésaventure à Londres,Parmi les quatre tableaux que Fantin envoie à la Royal Academy le Portrait de Mme Léon Maître, F.1149 est refusé. avoir un tableau refusé sur quatre ne m’a pas paru trop dur. Que pensez-vous de l’Academy cette année et Grosvenor ?

Ici le Salon est très ordinaire, excepté les étrangers et surtout les Danois, Suédois, Norvégiens, Hollandais, tous presque des noms nouveaux. Les deux Whistler ont beaucoup de succès et sont très bien. Miss Alexander que nous avons vu ensemble à Grosvenor et le Portrait de Carlyle.Whistler, Harmonie en gris et vert : Miss Cicely Alexander, YMSM.129, 1872, huile sur toile, 190 x 98 cm, Londres, Tate Gallery et Arrangement en gris et noir n° 2 : portrait de Thomas Carlyle, YMSM.137, 1872, huile sur toile, 171 x 143,5 cm, Glasgow, City art Gallery recueillirent des louanges au Salon de 1884. Cazin n’a pas exposé.

Je suis très content de l’effet de mon tableau ici.Fantin-Latour, L’étude, F.1100. J’ai aussi envoyé une esquisseFantin-Latour, Nuit de printemps (ou le rêve du poète), F.1148. faite d’après la lithographie de La guérison du poète,Fantin-Latour, Nuit de printemps, H.47. et un pastel d’après la lithographie de Sara la baigneuse,Fantin exécute trois versions de Sara la baigneuse. Une première lithographie en 1883, ce pastel en 1884 qui est transformée trois ans plus tard en peinture et une autre lithographie en 1892. Le sujet est inspiré par le poème de Victor Hugo publié dans Les Orientales. Berlioz avait mis le poème en musique et l’avait adapté pour chœurs et orchestre. Le pastel de Fantin a un succès critique au Salon. et une répétition au pastel de mon tableau de Berlioz,Version au pastel de L’anniversaire, H.7. et deux nouvelles lithographiesFantin envoie quatre lithographies au Salon : Étoile du soir ; Pour le Tannhäuser de Wagner, H.48 ; Pour Harold de Berlioz, H.49 ; Le paradis et la péri de R. Schumann, H.50 ; Musique et poésie, H.46. dont je vous enverrai des épreuves à la prochaine occasion. Ma femme a envoyé une nature morte, pas mal placée. Je finis dans ce moment le portrait de la demoiselle qui m’a posé L’Étude, que c’est pénible de faire un portrait !Les parents de la jeune fille qui a posé pour L’Étude, Mr et Mrs Budgett, désirent un portrait classique de leur fille SaraH. Fantin accepte et la demoiselle commence à poser à la fin de l’hiver 1884. Portrait de Sarah Budgett, F.1150.

Que faites-vous ? Comment vont vos santés, Victor va-t-il bien ? A-t-il bien posé ?Scholderer avait realisé un portrait de Victor pour l’Académie qu’il avait intitulé Master of his Horse, B.237.

Restez-vous en Angleterre cet été, ne pensez-vous pas venir à Paris voir le Salon ? Nous pensons aller comme d’habitude en Normandie travailler. Ma femme et moi nous vous prions de faire nos meilleurs compliments à madame, de bien embrasser Victor pour nous.

Tout à vous H. Fantin