Ma tres chere Soeur.
J’ai reseu Votre lettre datteé de florence et de Rome peu de momens avant de partir
pour Le païs de Cleve[.] je suis Charmé[,] Ma chere soeur[,] que le Voyage d’Jtalie vous fase plaisir[.] il faudera bien du tems avans que nos gros paissans allemens facent des Vers Com[m]e les florenteins, avans que Nos peintres egalent les paul Veronese et les Tissient[,] avans que nous ayons d’assés superbes palais pour faire avec le tems des beles ruines,
et je Crois que tout cela n’arivera que Lorsque Notre Soleil aura La force qu[’] il fait sentir au 36sième degré, ce qui m’interesse le plus dans Votre voyage[,] c’est Votre Santé, je souhaite de tout mon coeur que Les fatigues ne Luy soyent pas
nuisibles[,] et que Vous reveniéz dans votre patrie avec un Corps[,] si non robuste[,] du moins Sain, je Vous demande bien pardon si[,] pour cette fois[,] je ne Vous en dis pas davantage[;] mais il faut partir[.] [… ]je Vous ambrasse de tout mon Coeur[,] ma tres chere soeur, Vous pryant de me croire avec la plus parfaite tendresse[,]