Correspondance Fantin-Latour & Scholderer

[Paris.]

2 janvier 83

Mon cher Scholderer,

Nous vous remercions bien de tous vos souhaits de nouvelle année. Nous vous souhaitons également à tous les trois une bonne santé. Nous sommes bien contents que Victor se porte bien, embrassez-le bien pour nous.

Nous sommes ici comme vous deux, cela ne va pas trop bien. Nous avons eu aussi des jours noirs, des pluies sans cesse et depuis quelques jours, un temps de printemps qui est tout que vous à faire pour notre Salon ici de peintures. Il est probable que j’aie à faire des portraits, comme d’habitude pour ces deux expositions.Au Salon annuel, Fantin envoie un portrait de Mme Fantin, Portrait, F.1099 qui figure la même année à Gand, et le pastel de L’Aurore. Ce pastel, exposé par la suite au Salon, sera transformé en huile pour le Salon de 1894, L’Aurore, F.1524. Cette année-là, en plus du Salon annuel s’ouvre pour la première fois au palais de l’Industrie le Salon triennal, Fantin y expose son Autoportrait, F.1101 et le pastel du Salon de 1882, Étude, F.1059.

J’ai été bien content que les pieds-d’alouetteFantin-Latour, Pieds-d’alouette, F.1085. vous plaisent, moi aussi je les préférais.

Ma femme me charge de vous remercier de l’attention que vous avez portée à ses cartes et les œillets l’ont satisfaite. Je ne pense pas avoir de vos nouvelles par Cazin, il y a bien longtemps déjà que je ne le vois plus. Il est trop lancé maintenant dans le monde pour venir nous voir, et moi je ne vais nulle part et deviens très misanthrope.

Ma femme a reçu une lettre de Melle Esch, elle vient de lui répondre, mais elle craint que sa lettre ne lui parvienne pas parce que, ne sachant pas son adresse, elle l’a simplement adressée à Emmerich.

Toute la famille Dubourg vous envoie ses compliments de bonne année.

Tout à vous H. Fantin.