| Lettre | 1881_14 |
|---|---|
| Date | 1881-12-30 |
| Lieu de création | |
| Auteur | Fantin-Latour, Henri |
| Destinataire | Scholderer, Otto |
| Personnes mentionnées | Manet, Edouard Dubourg, Victoria Scholderer, Luise Philippine Conradine |
| Lieux mentionnés | |
| Œuvres mentionnées |
Je ne veux pas commencer la nouvelle année sans vous la souhaiter bonne ainsi qu’à Madame et à Victor. Ma femme se joint à moi dans tous mes souhaits. Victor va parler cette année 82, s’il ne parle déjà. Comment allez-vous tous les trois, quels jours nous venons de traverser !
Il est probable que vous avez, comme nous, des temps noirs. Il est impossible de travailler.
J’ai vu hier Manet, vous savez que voilà plus d’un an qu’il ne va pas bien.Manet souffre depuis 1879 d’une ataxie locomotrice d’origine syphilitique qu’il attribue à des rhumatismes de famille. On dirait que la paralysie le prend dans les jambes. Son père a été paralysé. Il va toujours à son atelier, travaille, gai, toute sa tête, mais a de la peine à marcher. C’est bien triste à voir, on le dit sur la liste des décorations du 1er janvier.Après la seconde médaille au Salon de 1881 que Manet obtient pour ses portraits de Rochefort (RW.366, 1881, huile sur toile, 81 x 66 cm, Hambourg, Kunsthalle) et de Pertuiset en chasseur de lions (RW.365, 1881, huile sur toile, 150 x 170 cm, São Paulo, Museum de Arte Moderna), le ministre des Beaux-Arts Antonin Proust lui remet la Légion d’honneur début 1882. Si il est décoré, je vous le fais savoir. Et vous lui ferez grand plaisir, je crois, en le félicitant. Il me demande toujours de vos nouvelles.