Correspondance Fantin-Latour & Scholderer

[Paris], 80 rue d’Amsterdam 16 mars 1858

Mon cher ami,

Vous seriez bien aimable si vous vouliez venir me voir un soir ;Après sa formation auprès du professeur Jakob Becker au Städelschen Kunstinstitut de Francfort entre 1849 et 1857, Otto Scholderer entreprend son premier séjour à Paris de février 1857 à fin mars 1858. Il fait la connaissance d’Henri Fantin-Latour au musée du Louvre, et se lie d’amitié avec lui. je suis malade depuis huit jours, c’est-à-dire je l’ai été, car j’ai quitté hier mon lit et ça va mieux maintenant, j’avais une petite inflammation des intestins, je n’osais pas vous écrire plus tôt car ces jours-ci il faisait un temps affreux, maintenant si vous avez un soir libre vous me feriez un grand plaisir de me tenir un peu société. Je suis aux soins de Madame Ritter.Scholderer, malade, se fait héberger chez la famille Ritter rue d’Amsterdam à Paris. M. et Mme Ritter sont des amis allemands de Scholderer. M. Ritter est musicien. Le couple organise régulièrement des concerts de musique allemande contemporaine où il accueille des compatriotes artistes résidant à Paris. Scholderer fréquente les réunions des Ritter lors de son premier séjour parisien de 1857-1858 et y introduit Fantin qui devient un habitué des soirées musicales. Les Ritter s’exilent en Angleterre au moment de la guerre de 1870 mais ni Scholderer ni Fantin ne maintiennent le contact. Adieu, à revoir, saluez bien OttinLéon Auguste Ottin (1836 - après 1882), peintre, fils du sculpteur Auguste Ottin. Léon Ottin fait partie du petit cercle des camarades de jeunesse de Fantin avec Louis-Marc Solon, Guillaume Régamey, Charles-Émile Cuisin, Alphonse Legros. Fantin les rencontre en 1850 aux cours du soir d’Horace Lecoq de Boisbaudran à la Petite École de dessin, rue de l’École-de-Médecine. Ensemble ils suivent ensuite les cours du professeur dans son atelier personnel quai des Grands-Augustins de 1851 à1854. de ma part. Votre ami

Otto Scholderer