Perspectivia

[s. l. ][Potsdam ]ce 9de fevr[ier]:[ andere Hs.: ][1755]

Ma tres chere Soeur.
il faut avouér que Vous avéz joué de malheur en allant en provanse une amée [année ]ou le froit est exsesif partoute L’europe, j’ai fait venir un chanteur d’Jtalie, qui est arivé Jci[ de], de Venise en trainaux, je souhaiterois cependant que Vous eusiéz pû Gagnér Marseille[, ]dont je crois que Vous auriéz trouué Le Climat plus agréable, Vous avéz bien de La bonté de pensér a Moy a l’ocasion du Chevaillér de folard et du S[ieu]r Rober son neveux, on Voit que Vos talens Guerriers ne vous abandonnent pas[,] et que vous etes partout Grand Capitaine, je souhaiterois Cependent[,] pour Votre Conservation[,] que Vous ne fisiéz point de Campagnes d’hivér; Nous avons eu ici un Conte Polonais qui joue tres bien de la Harpe[,] et un Autre Polonais qui ne joue que de la Machoire d’Anne, nous avons eu De meme le fils du pr[ince]: de berenbourg et de Notre Chere Cousine, qui deviendra un jour de ces princes d’Alemagne dont on ne dit ni bien ni mal, d[’]ailleurs[,] le Grand froit a recerré tout le monde Chéz lui[,] de sorte que ne sort et ne Voyage que Celui qui y est nesessité. je souhaite[,] ma cheresoeur[,] que Votre santé ne soufre point des Jncomoditéz que Vous esujéz a avignon[,] et que j’aprene toujours des bonnes Nouveles de Votre personne[;] ce sont[,] sans Contredit[,] celles de france auqueles je m’interesse Le plusetant avec le plus tendre atachement[,]

Ma tres chere soeur[,]
Votre tres fidele frere et serviteur

Federic