Perspectivia
Lettre1882_02
Date1882-02-06
Lieu de créationHildesheim
AuteurScholderer, Otto
DestinataireFantin-Latour, Henri
Personnes mentionnéesEdwards, Ruth
Sickert
Scholderer, Viktor
Lieux mentionnésLondres, Royal Academy of Arts
Paris, Salon
Œuvres mentionnéesS Fischputzende Magd (jeune femme nettoyant du poisson)
S Fine Yarmouth  !

Hildesheim

Keswick Road

Putney. S.W.

6 Févr. [18]82

Mon cher Fantin,

J’ai oublié dans ma dernière lettre à vous dire la chose la plus importante, je ne sais pas si Mme Edwards vous a déjà écrit qu’elle m’a fait cadeau de deux de vos tableaux de fleurs, les fleurs de champs et la fleur de pommier. Je sais vraiment pas comme j’avais pu oublier à vous écrire cela, car c’était un événement dans ma vie, j’en ai été bien touché et quoique j’aurais mieux désiré qu’elle les vendat, j’ai éprouvé une certaine joie qu’après tout moi j’ai dû avoir ces tableaux, j’espère que vous n’en soyez pas jaloux. Elles ont trouvé bien des admirateurs, Sickert surtout les aime énormément. Vous pouvez vous imaginer combien ma femme a eu du plaisir quand je les apportai, car je n’osai pas les laisser chez Mme Edwards de peur qu’elle s’en repentît et je les ai emportés de suite, vous voyez comme je suis égoïste ! Mais si toute fois vous désiriez de reprendre les tableaux, vous n’avez qu’à me le dire, les fleurs de champs, c’est une de vos plus belles choses. Je ne comprenais pas la générosité de Mme Edwards, mais elle me dit que les tableaux étaient mieux chez moi, qu’il venaient des personnes qui les admireront etc. etc. Je lui ai promis de lui donner quelque chose de ma peinture si elle voulait, et elle l’a accepté.

Il me semble que vous êtes en ce moment, et Madame aussi, bien occupés de vos tableaux, qu’est-ce que vous faites, je suis bien curieux ! Je n’ai pas de toile pour le Salon, car la petite cour que j’ai faite à St Ives n’est pas assez importante,Scholderer, Fischputzende Magd, B.206. j’aurais bien désiré à vous montrer cela, car je crois que vous en serez content. Nous allons bien, j’espère d’apprendre le même de vous. Victor devient charmant et plus intelligent, je n’ai pas encore fait un dessin de lui. Je travaille assez, mais les jours sont bien sombres. J’aurais bien aimé d’envoyer mon marchand de poissons au Salon, mais c’est trop important pour moi de l’exposer à l’académie.Scholderer, « Fine Yarmouth ! », B.217.

Adieu, bien des choses à vous et madame de nous trois.

Votre ami

Otto Scholderer.