Lettre | 1878_12 |
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Date | 1878-08-02 |
Lieu de création | [Paris] |
Auteur | Fantin-Latour, Henri |
Destinataire | Scholderer, Otto |
Personnes mentionnées | Durand-Ruel, Paul Dubourg, Victoria Scholderer, Luise Philippine Conradine Esch, Mlle Delacroix, Eugène Barye, Antoine-Louis Ricard, Louis Gustave Troyon, Constant Corot, Jean-Baptiste Camille Courbet, Gustave Daubigny, Charles-François Diaz de la Pena, Narcisse Rousseau, Théodore Tassaert, Octave |
Lieux mentionnés | Londres Paris Paris, Exposition Universelle, 1878 Heist (Région flamande) Bruges Paris, Exposition rétrospective de tableaux et dessins des maîtres modernes, galerie Durand-Ruel (1878) |
Œuvres mentionnées |
Nous partons demain matin, que j’en suis enchanté ! Cela devient intolérable. Je viens de déménager mon atelier. Je n’en peux plus. Nous sommes dans le plâtre jusqu’au cou. Écrivez-nous toujours rue des beaux-arts 8. Nous ne savons trop à quelle époque nous rentrerons à Paris, et vous quand vous rentrez à Londres, vous nous le ferez savoir. Avez-vous déjà été à Anvers, qu’en dites-vous, avez-vous vu le Rubens de St Jacques au-dessus de son tombeau.Au-dessus du tombeau de Rubens à l’église Saint-Jacques d’Anvers se trouve Notre-Dame entourée de ses saints, 1634.
Vous avez vu Bruges aussi, comment vous portez-vous, vous êtes-vous remis de la fatigue de Paris, les bains de mer vous font-ils du bien, avez-vous commencé à travailler, croyez-vous pouvoir le faire, moi, j’ai bien hâte de recommencer, car depuis vous je n’ai rien fait.
Je suis retourné plusieurs fois chez Durand-Ruel.En 1878, le jury de l’Exposition universelle met notamment à l’écart les œuvres de Delacroix, Millet, Rousseau, Decamps, Barye, Ricard, Troyon. En réponse à ce choix, Durand-Ruel organise du 15 juillet au 1er octobre 1878 une exposition de 380 tableaux intitulée Exposition rétrospective de tableaux et dessins de maîtres modernes. Il montre les œuvres de Barye, Chintreuil, Corot, Courbet, Daubigny, Decamps, Delacroix, Diaz, Fromentin, Paul Huet, Millet, Ricard, Rousseau, Tassaert, Troyon. Voir Archives de l’impressionnisme, éd. par Lionello Venturi, 1939, t. II, p. 208-209. Il y a eu plusieurs nouvelles choses et très intéressantes. Je laisse à ma femme finir la lettre. Bien des choses de ma part à Madame ainsi qu’à votre famille.
Je ne peux pas laisser partir la lettre de mon mari sans vous remercier pour le charmant couteau que vous m’avez envoyé ! Nous l’avons étrenné en présence de monsieur Scholderer.
Vous savez dans quel désordre nous nous trouvons dans ce moment, et vraiment il est temps que nous partions, car nous n’en pouvons plus. J’ai beaucoup regretté que la visite de monsieur Scholderer se soit rencontrée avec ces réparations, car cela a certainement rendu son séjour à Paris moins confortable. Vous savez qu’il nous a fait espérer que vous viendriez tous les deux à votre prochain voyage en Allemagne. Soignez-vous bien à HeystHeist, station balnéaire de Belgique (Flandre occidentale) sur la mer du Nord, à l’est de Zeebruge. et moi je veux en faire autant en Normandie,A Buré, où se trouve la résidence secondaire de Fantin. afin que nous puissions beaucoup nous amuser lorsque vous serez ici. Melle Esch est partie hier pour St Germain. J’espère que le bon air va la remettre, car elle n’allait pas très bien ces jours-ci. Elle m’a chargée de vous dire bien des choses et de vous prier de lui écrire bientôt à son adresse.
Je vous quitte, chère madame, pour continuer mon emballage. Nous partons demain matin à 7h et demie. Je vous embrasse bien affectueusement.