| Lettre | 1876_11 |
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| Date | 1876-08-06 |
| Lieu de création | 8 Clarendon Road Putney |
| Auteur | Scholderer, Otto |
| Destinataire | Fantin-Latour, Henri |
| Personnes mentionnées | Scholderer, Luise Philippine Conradine Dubourg, Victoria Esch, Mlle Edwards, Edwin Edwards, Ruth Keene, Charles Samuel Whistler, James Abbott MacNeill |
| Lieux mentionnés | |
| Œuvres mentionnées |
Merci bien pour votre bonne lettre. Quel dommage que nous ne pouvons passer ce temps ensemble, puisque nous sommes tous les deux obligés à flâner. Malheureusement pour moi la cause en est triste. Ma femme ne va pas bien du tout. Après l’opération une fièvre est venue avec une érysipèle, vous pouvez vous imaginer comme cela la rend faible, toujours de nouvelles inquiétudes. Je crains qu’elle aura besoin de bien du temps pour se guérir tout à fait, mais combien je serai heureux, quand mon inquiétude sera tout à fait passée !
Vous avez les ouvriers dans la maison, je comprends alors que c’est vous qui faites faire les nouveaux arrangements et changements et je vous conseille alors de vous armer de patience, car on connaît que cela dure toujours le double du temps qu’on a pensé, cependant j’espère que cela ne vous empêche pas trop longtemps de travailler, ce serait bien ennuyant.
Ma femme s’est proposée à écrire à Mlle Dubourg aussitôt qu’elle sera guérie. Mlle Esch est partie pour l’Allemagne et nous avons une lettre d’elle de là-bas, elle a, je crois, dix semaines de vacances, peut-être elle va passer la dernière quinzaine en Angleterre.
Les Edwards sont partis pour la campagne, un endroit isolé au nord de l’Angleterre située près de la mer, ils y ont apporté six caisses de meubles, de tableaux etc. pour fournir et décorer la maison qu’ils y ont louée, une nouvelle métamorphose du petit Edwin.
Charles Keen les accompagne, il joue la cornemuse, j’ai un tableau très vif devant mes yeux de ces trois. Cependant quant à Charles Keen, vous devriez voir ses dessins pour le Punch,Le magazine Punch dit aussi The London Charivari est publié en Angleterre de 1841 à 2002, il diffuse des vignettes d’illustrations satiriques. les Edwards en ont une grande collection, ils sont tout à fait merveilleux, il y en a qui sont vraiment grands, cela vous ferait plaisir de les voir. C’est un homme extraordinaire, vous le connaissez, il me plaît beaucoup, il n’a aucune de ces qualités des génies de notre temps comme Whistler etc., parle peu et a ses manières qui lui appartiennent tout seul, je me suis proposé d’aller le voir un jour, pour le connaître un peu plus ; je crois que cela vaut la peine et qu’il fait une exception des Anglais, car j’ai remarqué que quand un d’eux est très muet et ne parle que peu, et paraît plutôt indifférent et modeste, vous pouvez être certain que c’est vraiment aussi un imbécile, ce qui est presque toujours le contraire chez les Français et les Allemands.
Comme j’aime peu les Anglais, cependant notre docteur – parent d’Edwards est très gentil, il est remarquable que j’ai fait bien de connaissances agréables par les Edwards, c’est assez drôle.
La chaleur est un peu passée, et je commence à reprendre un peu de forces, j’en ai bien besoin. Je voudrais pouvoir commencer à travailler.
Écrivez-moi de vos projets quand à votre travail, est-ce que vous pouvez bientôt fixer le temps de votre mariage, je suis bien content que ce n’est pas maintenant, car je ne pourrais pas venir. Adieu bien des choses à Mlle Dubourg et sa famille.