Perspectivia
Lettre1901_05
Date1901-10-25
Lieu de créationS.l.
AuteurFantin-Latour, Henri
DestinataireScholderer, Otto
Personnes mentionnéesScholderer, Luise Philippine Conradine
Janovski, Marie
Lieux mentionnésFrancfort-sur-le-Main
Kronberg im Taunus
Anvers
Œuvres mentionnéesF Autoportrait assis, la palette à la main
S Hof eines Bauernhauses in Kronberg (cours d'une maison paysanne à Kronberg)

Paris, 25 octobre 1901

Mon cher Scholderer,

Je vous remercie de votre bonne lettre !Cette lettre de Scholderer est manquante. La mort de ma pauvre sœurMort de Marie Fantin-Janovski (1837-1901). a été une délivrance.

Depuis dix ans, elle souffrait et voilà déjà trois ou quatre ans qu’elle nous donnait les plus grandes inquiétudes !

Nous avons été bien heureux de savoir que vous alliez bien mieux et que vous repreniez le travail, cette chose si bonne dans toutes les tristesses de la vie !

Notre séjour à la campagne a été bien rempli par le travail, mais nous avons bien souffert de la chaleur. J’ai exposé à Anvers l’étude d’après moi que vous avez eue et que vous m’avez rendue.Fantin-Latour, Autoportrait, F.95. Il a eu, ce portrait, grand succès et le musée m’a demandé à l’acheter, ce à quoi j’ai consenti.Dans une lettre du 25 août 1901, Fantin écrit à Gustave Tempelaere (1840-1904), son marchand, qu’il a vendu son portrait 5000 francs au musée d’Anvers, voir Fonds Custodia, collection Frits Lugt, 1997-A.517.

Avez-vous remarqué combien on recherche les œuvres de jeunesse des artistes, c’est un peu mortifiant pour la production du moment. Dans les derniers temps, j’ai beaucoup pensé à vous proposer de vous rendre votre Cour de ferme à CronbergScholderer, Hof eines Bauernhauses in Kronberg, B.21. qui, je suis sûr, vous plairait à avoir et qu’à Francfort parmi vos amateurs aurait grand succès. Je serais bien heureux de savoir votre œuvre bien placée chez vous, et dans un milieu allemand où elle ajouterait certainement à votre réputation. Cela ici a toujours eu bien des éloges, mais je vois trop peu de monde pour sa réputation. J’attends un mot de vous pour vous l’envoyer. Je mettrai à sa place votre portrait et dans notre salon nous avons trois études de paysage. Je m’en consolerai en pensant que cela est vu et apprécié.

Écrivez-nous et présentez à madame nos compliments et pour vous mes amitiés

H. Fantin