Lettre | 1880_04 |
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Date | 1880-03-15 |
Lieu de création | 8 Clarendon Road Putney |
Auteur | Scholderer, Otto |
Destinataire | Fantin-Latour, Henri |
Personnes mentionnées | Edwards, Ruth |
Lieux mentionnés | Francfort sur le Main, Städelsches Kunstinstitut Francfort-sur-le-Main |
Œuvres mentionnées | F Édouard Manet F Portraits ou la leçon de dessin dans l'atelier F Portrait de Mademoiselle L.R. (Louise Riesener) S Selbstbildnis (autoportrait) |
J’ai été si occupé les derniers jours que je n’ai pas trouvé une minute pour vous remercier pour votre lettre. Je n’ai pas cru que la caisse arriverait si tôt et je vous demande pardon de vous l’avoir envoyée sans vous en avertir. Je remercie infiniment les dames qui se sont chargées et qui se donnaient tant de mal à ouvrir la caisse, mais je suis bien content que leurs efforts ont été récompensés en voyant le beau sujetScholderer envoie Selbstbildnis, B.150. que contenait la caisse. Vous êtes bien bon de trouver la tête bien, mais trop bon à ce que vous dites du reste, car les mains ont été faites à la hâte dans ce temps j’ai toujours voulu les reprendre, mais je n’ai pas trouvé le temps.
Seulement je crains qu’on voit dans la peinture l’idée qui m’a inspiré à la faire,Scholderer semble vouloir signifier ici que l’on reconnaît dans son autoportrait l’influence de Fantin. Il rappelle en effet fortement le Portrait de Manet, F.296. Huysmans, dans sa critique du Salon de cette même année, à la fin de son éloge du Portrait de Louise Riesener par Fantin, note d’ailleurs au sujet de l’autoportrait de Scholderer : « Je cite pour clore cet article, un portrait d’un de ses élèves, un Allemand, M. Schoderer, un portrait d’homme se détachant sur un de ces fonds gris qu’affectionne M. Latour. C’est une ample peinture très vivante qui, dans l’imitation un peu voulue du maître, dénote cependant en M.Schoderer un tempérament personnel de coloriste », dans L’art moderne. Certains, Paris, 1975, p. 138, cité par Peter Kropmanns, « “Qu’est-ce qui fait que nous sommes toujours séparés …” Otto Scholderer, un ami d’Henri Fantin-Latour », dans De Grünewald à Menzel. L’image de l’art allemand au XIXe siècle, éd. par U. Fleckner et T.W. Gaehtgens, Paris, 2003, p. 439-468, p. 453. le fond, le bleu, le blanc avec la tête, je crois que j’ai fait des progrès depuis, il me semble que ce que je fais maintenant est quelquefois bien plus complet.
Je ne sors pas, pensez que je n’ai pas vu votre tableau chez Mme Edwards.Fantin-Latour, Portraits ou la leçon de dessin dans l’atelier, F.920. Je suis éreinté de mon travail, je vous écrirai plus long, j’espère que votre portrait soit très beau.Fantin-Latour, Portrait de Louise Riesener, F.986.